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TANIA

Voilà ! C’est que Sémion veut m’épouser.

FÉODOR IVANOVITCH

Ah ! j’avais bien remarqué quelque chose…

TANIA

Mais pourquoi me cacher. Je suis orpheline, et vous savez vous-même les mœurs de la ville. Tout le monde me cramponne. Voilà, par exemple, Grigori Mikhaïlovitch, il ne me laisse pas faire un pas, et puis aussi l’autre, vous savez : ils pensent que je n’ai pas d’âme, moi ; que je suis faite seulement pour leurs plaisirs !…

FÉODOR IVANOVITCH

Tu es une fille sage, je t’en félicite ! Eh bien, quoi ?

TANIA

Mais Sémion a écrit à son père, et lui, le père, à peine m’a-t-il vue aujourd’hui, qu’il a dit : Il s’est gâté ! C’est de son fils… Féodor Ivanovitch. (Elle s’incline devant lui.) Prenez la place de mon père ! Parlez au vieux, au père de Sémion. Je les conduirai dans la cuisine, et vous iriez pour causer au vieux.

féodor ivanovitch, souriant.

Je serai alors le marieur ? Bon ! ça peut se faire.

TANIA

Féodor Ivanovitch, mon bon ami, soyez comme mon propre père, et moi je prierai Dieu pour vous toute ma vie.