Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA MÈRE

Ça descend… Oui, tiens, là… Hé ! comme je me sens légère… Ma foi ! encore une goutte. (Elle boit.) Ah ! C’est vrai que me voilà tout à fait jeune.

LE PAYSAN

Je te le disais bien.

LA MÈRE

Et mon homme qui n’est pas là pour me revoir encore une fois comme au temps où j’étais jeune ! (L’ouvrier joue. Le paysan et sa femme dansent.)

la mère, avançant au milieu de la scène.

Qu’est-ce que c’est que cette façon de danser ? Je vais vous montrer, moi, comment l’on danse. (Elle danse.) Et puis comme ça… et comme ça… Avez-vous vu ? (Le vieillard va ouvrir le robinet de la marmite. L’eau-de-vie se répand par terre. Dès que le paysan s’en aperçoit, il se précipite sur le vieillard.)

LE PAYSAN

Que fais-tu, brigand ! Perdre toute cette richesse ! Vieil imbécile ! (Il le repousse et met un verre sous le robinet.) Tout a coulé.

LE VIEILLARD

Une richesse ça ? C’est de la damnation. Dieu a fait pousser ton blé pour qu’il serve à ta nourriture et à celle de ton prochain. Toi, tu en as fait