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Scène V
LE PAYSAN et L’OUVRIER
le paysan, s’asseyant sur le seuil.
Et pourquoi ne pas donner à un brave homme ?
l’ouvrier
Bah ! si ça te fait plaisir… donne ; mais tu n’en reverras pas un grain. Donner, c’est facile comme de dégringoler la montagne ; mais ravoir, c’est dur comme de remonter, disent les vieux.
LE PAYSAN
Laisse-moi donc tranquille. J’ai beaucoup de blé…
l’ouvrier
Eh bien !… Après ?…
le paysan
J’ai de quoi me suffire non seulement jusqu’à la moisson prochaine, mais pour deux ans à compter d’aujourd’hui. C’est à ne savoir qu’en faire.
l’ouvrier
À ne savoir qu’en faire ? Mais avec ce blé, avec ton blé, je vais te fabriquer une chose précieuse, qui te donnera de la joie pendant toute ta vie.
LE PAYSAN
Quoi donc ?
l’ouvrier
Une boisson. Une boisson qui te donnera des