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dire : — « Sous-officier au 1er régiment de grenadiers de Sa Majesté l’impératrice ! » J’ai servi le tsar et ma patrie avec fidélité et honneur. Et qui suis-je ? Tu penses que je suis un guerrier. Je ne suis pas un guerrier, moi ! je suis le dernier des hommes, je suis orphelin, je suis un noceur ! J’ai juré de ne pas boire et me voilà encore parti !… Eh bien ! Tu penses que je te crains ? Pas le moins du monde ! Je ne crains personne ! J’ai commencé à boire ? Eh bien ! J’ai commencé, v’là tout !… Maintenant, je ne cesserai plus pendant au moins deux semaines… Je m’arrangerai bien… Je boirai tout jusqu’à ma croix ! Je boirai ma casquette ! Je mettrai en gage mes papiers ! Je ne crains personne !… On m’a battu de verges au régiment pour m’empêcher de boire… On m’a fouetté, fouetté !… — Eh bien, me disait-on, continueras-tu ? — Oui ! que je répondais. Pourquoi craindre ? Voilà comme je suis ! Je suis tel que le bon Dieu m’a fait. J’avais juré de ne pas boire, je ne buvais pas ! Maintenant j’ai commencé, et je bois… Je ne crains personne. Je ne mens pas… Je dis ce qui est. Pourquoi les craindre, ces chameaux-là ? Tenez ! me voilà ! Un pope me disait : — « Le diable est le plus grand vantard de la terre, aussitôt que tu commences à te vanter, tu perds toute ton énergie et quand tu n’as plus de courage devant les gens, il met tout de suite le grappin sur toi et il t’emporte où il veut ! » Mais comme je n’ai peur de personne, que ma