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nikita, saisissant l’enfant.

Il vit ! Mère chérie, il remue ! Il vit ! Que ferai-je de lui ?

anicia lui arrache l’enfant et le jette dans la cave.

Étrangle-le vite, il ne vivra plus ! (Elle pousse Nikita dans la cave.) C’est ton œuvre. Finis-le !

matriona, s’asseyant sur la première marche.

Il a le cœur tendre ! Ça lui est difficile, au pauvret ! Il n’y a rien à faire, c’est sa faute, aussi ! (Anicia se tient debout et regarde dans la cave. Matriona reste assise sur la marche, jette les yeux de temps en temps sur elle et fait ses réflexions.) Ah ! comme il a peur ! Dame ! quoique ce soit dur, il n’y a pas moyen de faire autrement. Et quand on pense qu’il y a des gens qui voudraient tant avoir des enfants ! Et le bon Dieu ne leur en donne pas. Ils n’ont que des enfants mort-nés ! Voilà, par exemple, la femme du pope… D’autres fois, il n’en faut pas, et ils naissent bien vivants. (Elle regarde dans la cave.) Il doit avoir fini. (À Anicia.) Eh bien ?

anicia, regardant dans la cave.

Il l’a mis sous une planche… il s’est assis sur la planche… Je crois qu’il a fini.

MATRIONA

Oh ! oh ! On voudrait bien ne pas pécher, mais comment faire autrement ?