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anicia, à Nikita.

Va faire ce qu’on t’a dit, sinon prends garde à toi ! (Elle sort.)



Scène X

NIKITA, seul ; il se tait longtemps.

NIKITA

Oh ! quelle affaire ! Et ces femmes ! Malheur ! — « Tu aurais dû y penser plus tôt, » qu’elle dit. Est-ce que j’avais le temps d’y penser ? L’été passé, cette Anicia s’est mise à tourner autour de moi. Je ne suis pas un moine ! Quand le patron est mort, j’ai racheté ma faute, comme je devais. Je n’y étais pour rien. Est-ce que cela n’arrive pas tous les jours ?… Y a ensuite l’histoire des poudres… est-ce que c’est moi qui l’ai engagée à agir comme elle l’a fait ? Si je l’avais su alors, je l’aurais tuée, la chienne ! Pour sûr, je l’aurais tuée ! Elle m’a rendu complice de toutes ses saletés, la salope ! Ce qu’elle me dégoûte, depuis ce temps-là. Quand la mère m’a raconté ça, je l’ai prise en dégoût, tellement que je ne peux plus la voir. Comment peut-on vivre avec elle ? Alors nos histoires ont commencé. Puis la fille s’est mise à me courir après. Qu’est-ce que cela pouvait me faire ? Si ça n’avait pas été moi, ça aurait été un autre. Et voilà le résultat ! Et ce n’est toujours pas ma faute ! Oh ! ces affaires ! (Il reste un moment pensif.) Et comme elles sont auda-