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nimeront l’organisme ? Nous ne savons pas en quel pouvoir est la vie de la cellule, mais nous savons que notre vie est en notre pouvoir. Nous pouvons aviver ou éteindre la lumière qui est en nous.

Qu’un seul homme vienne au crépuscule à l’asile de nuit de Liapine, quand mille personnes nues, affamées, attendent sous la gelée l’heure d’entrer dans la maison, et que ce seul homme tâche de les secourir, son cœur se remplira de sang et il s’enfuira désespéré et en colère contre les hommes. Si après cet homme il en vient mille autres avec le désir d’aider, l’œuvre sera facile et joyeuse. Que le mécanicien invente une machine pour soulever le fardeau qui nous opprime, c’est une belle chose, mais tant qu’elle n’est pas inventée, commençons comme de simples paysans, en nous unissant au nom du Christ, peut-être le soulèverons-nous. Ensemble, frères ! D’un coup !