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tion de l’homme, aussi sait-elle ce qu’il faut enseigner à ses enfants pour les y préparer. Telle femme non seulement n’encouragera pas son mari à un travail faux, trompeur, qui n’a pour but que jouir du travail des autres, mais, avec horreur et dégoût, elle envisagera cette activité qui serait une double séduction pour ses enfants. Telle femme ne cherchera pas pour sa fille un mari d’après la blancheur de ses mains et l’élégance de ses manières, mais sentant fermement ce que c’est que travailler, ce que c’est que la tromperie, partout et toujours, en commençant par son mari, elle cherchera et appréciera en l’homme et demandera de lui le vrai travail, qui exige de l’énergie et du danger, et méprisera ce travail faux, apparent, dont le but est l’affranchissement du vrai travail.

Et que les femmes ne disent pas : les femmes qui renoncent à leur vocation de femmes veulent jouir des droits que l’opinion de la vie rend impossibles pour la mère, que la mère est trop liée par l’amour pour ses enfants pour leur refuser leurs gourmandises, leurs plaisirs, leurs habits et pour ne pas craindre que l’avenir de l’enfant ne soit pas garanti si son mari n’a pas de fortune ou de situation assurée, pour ne pas craindre que les fils et les filles ne se marient sans avoir reçu d’instruction…

Tout cela n’est pas vrai, et le mensonge est évident.