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somme de plaisir, qu’ils se réjouissent le plus, et les nourrira de plats sucrés, les habillera et les amusera artificiellement. Elle leur apprendra non ce qui les rendra aptes au travail, au sacrifice jusqu’au risque de la vie et jusqu’aux dernières limites de la tension, mais ce qui les débarrassera de ce travail, tout ce qui donne des diplômes et la possibilité de ne pas travailler. Seule la femme qui méconnaît le sens de sa vie sympathise à ce travail trompeur, faux, qui donne à son mari, en s’affranchissant du devoir de l’homme, la possibilité de profiter avec elle du travail des autres. Seule une telle femme choisira un pareil mari pour sa fille, appréciera les hommes non parce qu’ils sont eux-mêmes mais par ce qui est lié avec eux : par la situation, par l’argent, par la science de profiter du travail des autres. Et la vraie mère qui connaît en réalité la volonté de Dieu, préparera aussi ses enfants à son accomplissement. Pour cette mère, voir son enfant trop gras, avachi, vêtu comme une poupée, sera une souffrance, car elle sait que tout cela lui rendra plus difficile l’accomplissement de la volonté de Dieu qu’elle-même connaît.

Telle mère enseignera à son fils ou à sa fille, non ce qui leur donnera la possibilité de la séduction, de l’affrancbissement du travail, mais ce qui les aidera à supporter le travail de la vie. Elle n’aura pas besoin de demander ce qu’il faut apprendre à ses enfants. Elle sait quelle est la voca-