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nuire à l’étourdissement qu’elles appellent culture intellectuelle, mais ces femmes et ces mères qui, ayant la possibilié de s’affranchir de la conception, tout droit, consciemment, se soumettent à cette loi éternelle, immuable, en sachant que le fardeau et le travail de cette soumission c’est la destinée de leur vie. Ce sont les femmes-mères des classes riches qui tiennent entre leurs mains, plus que personne, le salut des hommes de notre monde des maux qui les oppriment. Vous, femmes-mères qui consciemment vous soumettez à la loi de Dieu, vous seules savez dans notre milieu malheureux, estropié, qui a perdu l’aspect humain, vous seules savez le vrai sens de la vie, selon la loi de Dieu, et vous seules, par votre exemple, pouvez montrer aux hommes ce bonheur de la vie dans la soumission à la volonté de Dieu, dont ils se privent. Vous seules connaissez ces enthousiasmes et ces joies qui emplissent tout votre être de cette béatitude réservée à quiconque ne s’écarte pas de la loi de Dieu. Vous connaissez le bonheur de l’amour pour le mari, bonheur qui ne se termine pas comme tous les autres, mais qui est le commencement du nouveau bonheur : de l’amour pour les enfants. Vous seules savez, quand vous êtes simples et soumises à la volonté de Dieu, faire le travail non de plaisanterie, non de parade, en uniformes dans des salles éclairées, et que les femmes de notre monde appellent le travail, mais ce vrai travail imposé