Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/459

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vail inutile, faux, des hommes des classes riches. Aucune femme d’un ouvrier sérieux ne demande le droit de partager son travail dans les mines, dans les champs. Elle ne peut exiger la participation qu’au travail imaginaire des hommes des classes riches.

La femme de notre milieu était plus puissante que l’homme, elle l’est encore maintenant, non par son charme, non par son habileté à faire le pharisien comme l’homme, mais parce qu’elle ne s’est pas écartée de la loi, qu’elle a supporté le vrai travail, avec le danger de la vie, avec l’attention extrême, tandis que l’homme des classes riches se débarrassait du sien. C’est à ma mémoire que la femme commença à s’écarter de la loi, que commença sa chute, et, à ma mémoire, elle s’en écarte de plus en plus.

La femme, après s’être écartée de la loi, crut que sa force était dans le charme de la beauté ou dans l’habileté à ce semblant hypocrite de travail intellectuel. Or les enfants empêchent l’un et l’autre. Et voilà, avec l’aide de la science, — la science est toujours prête à toute chose vilaine — à ma mémoire, il s’est produit ce fait que, parmi les classes riches parurent une dizaine de moyens d’avortement et que les parties habituelles de la toilette sont devenues des outils pour détruire la capacité d’enfanter. Mais voilà que les femmes-mères des classes riches qui