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n’anéantit pas le genre humain, mais les prive de la vie raisonnable.

L’écart des hommes envers la loi a commencé depuis longtemps dans les classes qui pouvaient opprimer les autres, et, en se répandant toujours, il s’est continué jusqu’à notre temps, et, actuellement a atteint la folie, l’idéal qui consiste dans l’écart de la loi, l’idéal exprimé par le prince Blokhine et partagé par Renan et par tout le monde instruit : ce seront des machines qui travailleront et les hommes ne seront que des paquets de nerfs qui jouiront. Il n’y eut presque pas d’écart de la part des femmes : Il se produit seulement dans la prostitution et dans le crime assez fréquent de l’avortement.

Les femmes des classes riches remplissent leur loi, tandis que les hommes ne remplissent pas la leur ; c’est pourquoi les femmes sont devenues plus puissantes et continuent de dominer et doivent dominer les hommes qui se sont écartés de la loi et ont ainsi perdu la raison.

On dit ordinairement que la femme (la parisienne est principalement stérile) est devenue si séduisante en jouissant de tous les moyens de la civilisation ; que par son charme elle a subjugué l’homme. Mais ce n’est pas juste. C’est tout le contraire. Ce n’est pas la femme stérile qui domine l’homme, mais la mère qui accomplit son devoir tandis que l’homme ne fait pas le sien. Cette