sorte de délier ce terrible nœud par lequel les a liés la superstition de la propriété, pour se débarrasser de la malheureuse situation dans laquelle ils gémissent maintenant, ne connaissant pas l’issue de la voie où ils se trouvent.
Mais que fera un seul homme dans la foule qui n’est pas d’accord avec lui ? Il n’y a pas de raisonnement qui montre plus évidemment que celui-ci le tort de ceux qui l’emploient.
Les hâleurs tirent le bateau contre le courant. Y a-t-il un seul hâleur assez sot pour refuser de s’atteler à sa corde parce que lui seul n’a pas la force de traîner le bateau contre le courant ?
Celui qui reconnaît, outre ses droits à la vie bestiale — manger et dormir — un devoir humain quelconque, sait bien en quoi il consiste, de même que le hâleur sur qui est mise la corde. Il sait très bien qu’il lui faut s’atteler et aller dans la route piétinée. Il cherchera ce qu’il lui faut faire et comment, seulement quand il sera débarrassé de la corde. Et ce qui se fait pour le hâleur arrive pour tous les hommes qui font un travail commun et la même chose pour toute l’humanité. Nul ne doit se débarrasser de la corde mais s’y atteler dans la direction donnée par le maître. C’est pour cela, pour que cette direction soit toujours la même, que la même raison est donnée à tous les hommes.
Et cette direction nous est donnée d’une façon si indiscutable, et dans la vie des hommes qui