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outre l’acquisition de la propriété imaginaire sera inutile à un homme pareil. L’homme qui considère le travail comme sa vie, remplit par le travail toute sa vie et par suite a de moins en moins besoin du travail des autres, c’est-à-dire de la propriété, pour occuper son temps oisif pour l’agrément et la beauté de sa vie.

Si la vie d’un homme est remplie par le travail il n’a besoin ni de chambres, ni de meubles, ni de plusieurs jolis habits, il a encore moins besoin de nourriture chère, de moyens de locomotion, de distractions.

Et surtout, l’homme qui considère le travail comme le but et la joie de sa vie, ne cherchera pas l’allègement à son travail que lui peut donner le travail des autres.

L’homme qui considère la vie comme le travail se donnera pour but, avec l’acquisition du savoir, de l’habileté, le travail de plus en plus grand qui remplit sa vie de plus en plus.

Pour un homme pareil, qui met le sens de toute sa vie dans le travail et non dans ses résultats, non dans l’acquisition de la propriété, c’est-à-dire du travail des autres, il ne saurait être question des instruments de travail.

Bien qu’un homme pareil doive choisir toujours les instruments les plus productifs pour le travail, cet homme recevra la même satisfaction du travail s’il a les instruments de travail les plus improductifs.