roir, je vois en lui moi et toute notre classe. Avancer en grade pour vivre afin de passer le temps et recevoir un compte ouvert, pendant que les paysans, pour qui ce n’est pas difficile à cause des inventions de machines, feront tout le travail, c’est la formule complète de cette folle croyance des hommes de notre monde.
Quand nous demandons : que nous faut-il précisément faire ? Nous ne demandons rien, nous affirmons seulement, avec moins de bonne foi que le sérénissime prince militaire Blockhine, qui a passé tous les grades et qui a perdu la raison, que nous ne voulons rien faire.
Celui qui se ressaisit ne peut se poser cette question, parce que, d’une part, tout ce dont il jouit est fait par les hommes, et que, d’autre part, aussitôt qu’un homme fort s’éveille et mange, chez lui apparaît le besoin de travailler, avec ses bras, ses jambes, son cerveau. Pour trouver du travail et travailler, il n’a qu’à ne pas se retenir. Celui seul qui croit honteux de travailler, comme une dame qui demandait à son invité de ne pas se donner la peine d’ouvrir la porte, mais d’attendre qu’elle appelât pour cela un valet, celui-là seul peut se poser la question : que dois-je précisément faire ?
Il ne s’agit pas d’inventer un travail pour soi et pour les autres, il y en a trop, on ne peut faire tout, mais il s’agit de se déshabituer de cette opinion criminelle sur la vie : que je mange et