Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/415

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Avec le travail physique, il n’y avait pas de place à l’ambition, je n’avais pas besoin de distractions puisque le temps était agréablement occupé, et après la fatigue, le repos simple pendant l’été avec les livres, les conversations étaient incomparablement plus agréables que les théâtres, les cartes, les concerts, les grandes sociétés, toutes choses qui coûtent cher.

De l’objection que ce travail inhabituel pouvait abîmer la santé nécessaire pour qu’on puisse servir les hommes, il résultait que malgré les affirmations des médecins célèbres : que le travail physique tendu, surtout à mon âge, pouvait avoir des conséquences fâcheuses, et que la gymnastique suédoise, le massage et autres applications qui doivent remplacer les conditions naturelles de la vie de l’homme, sont beaucoup mieux, il résultait que plus le travail était tendu, plus je me sentais fort, joyeux et meilleur.

De sorte qu’il résultait d’une façon indiscutable, que toutes ces ruses de l’esprit humain : les journaux, les théâtres, les concerts, les visites, les bals, les cartes, les revues, les romans, ne sont rien d’autre que les moyens de renfermer la vie spirituelle de l’homme en dehors des conditions naturelles du travail pour les autres, de même que toutes les ruses hygiéniques et médicales de l’esprit humain ; pour appliquer la nourriture, les boissons, le logement, la ventilation, le chauffage, les