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chloroforme, de pansement de Lyster, d’acide phénique ».

Je n’énumère pas tout ce dont notre siècle est si fier.

On peut trouver dans chaque journal, dans chaque livre populaire, cette énumération et cet enthousiasme de soi-même et de ses propres actes. Cet enthousiasme est fréquent, et nous pouvons tous nous réjouir à un tel point que sérieusement, avec Jules Verne, nous sommes convaincus que la science et les arts n’ont jamais autant progressé qu’en notre temps.

C’est à la division du travail que nous devons ces admirables succès ; alors comment ne pas l’accepter ?

Admettons, qu’en effet, les progrès accomplis dans notre siècle sont étonnants, admirables, extraordinaires. Admettons que nous sommes d’heureux privilégiés qui vivent dans un temps extraordinaire, mais essayons d’apprécier ces succès non avec le contentement de nous-mêmes, mais en partant de ce même principe que défendent les progrès de la division du travail, c’est-à-dire, qu’avec le travail intellectuel des hommes de science et d’art au profit du peuple, ceux-ci rachèteront leur affranchissement du travail. Tous ces succès sont très étonnants, mais par un malheureux hasard, reconnu par les savants, jusqu’ici, ils n’ont point amélioré, mais fait empirer la situation des ouvriers.