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XXXIII

Il y eut un temps où l’Église dirigea la vie spirituelle des hommes de notre monde, l’Église promettait le bien aux hommes ; en échange, elle se libérait de la participation à la lutte de l’humanité pour la vie. Dès qu’elle le fit, elle s’écarta de sa destination, et les hommes se détournèrent d’elle. Ce ne sont pas les erreurs de l’Église qui l’ont perdue, mais ses serviteurs, en s’éloignant de la loi du travail avec l’appui du pouvoir, sous Constantin. Leur droit à l’oisiveté, au luxe, a produit leurs erreurs. C’est avec ce droit que l’Église a commencé à ne s’occuper que de l’Église et non des hommes qu’elle était chargée de servir, et que les serviteurs de l’Église se sont adonnés à l’oisiveté et à la débauche.

L’État s’est chargé de guider la vie humaine. Il a promis aux hommes la justice, la tranquillité, la sécurité, l’ordre, la satisfaction de leurs besoins