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lité, mais restait la question : peut-on considérer l’état de Néron ou celui de Tchinhiskhan, comme la forme du développement de la personnalité ? Et aucune parole transcendante ne la pouvait résoudre.

Il en va de même avec la « science scientifique ». La division du travail c’est la condition de la vie des organismes et des sociétés humaines, mais dans ces dernières que peut-on considérer comme une division organique du travail ? Et la science a beau étudier la division du travail dans les cellules des vers solitaires, toutes ses observations n’obligent pas un homme à reconnaître juste une division du travail que sa raison et sa conscience trouvent injuste.

Si convaincantes que soient les preuves de la division du travail des cellules dans les organismes observés, l’homme, s’il n’a pas encore perdu la raison, dira quand même que l’homme ne doit pas toute sa vie tisser du calicot, que ce n’est pas une division du travail, mais l’oppression des hommes.

Spencer et les autres disent qu’il y a des populations entières de tisserands, et qu’ainsi l’activité des tisserands c’est la division organique du travail.

Ce qu’ils disent là est juste la même chose que ce que dit le théologien : il y a un pouvoir, et quel qu’il soit, il vient de Dieu. Il y a des tisserands, alors, telle est la division du travail.