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si inexacte et si vague qu’on peut y classer tout ce qu’on veut.

Oui, diront-ils, on peut aussi considérer la forêt comme un organisme. La forêt, c’est le rapport réciproque, pacifique des unités, qui ne se détruisent pas l’une l’autre, un agrégat ; ses parties peuvent aussi rétrécir leurs liens, comme une ruche d’abeilles, et devenir un organisme.

Alors, direz-vous, s’il en est ainsi, on peut considérer comme un même organisme les arbres, les oiseaux, les insectes et toutes les herbes de cette forêt qui sont en rapport réciproque et ne se détruisent pas l’un l’autre.

Ils y consentent. Chaque réunion d’êtres vivants qui sont en rapports immédiats et ne se détruisent pas l’un l’autre, d’après leur théorie, peut être regardée comme un organisme. Vous pouvez affirmer le bien de la coopération entre n’importe quoi, et, d’après l’évolution, vous pouvez affirmer tout ce que vous voulez ; dans un temps très long, il peut en sortir tout ce que vous voulez.

On ne peut prouver à ceux qui croient en la Trinité, qu’elle n’existe pas, mais on peut leur prouver que leur affirmation n’est pas une affirmation de la science mais de la foi, et que s’ils affirment qu’il y a trois Dieu, je puis affirmer, avec le même droit, qu’il y en a dix-sept et demi.

On peut prouver la même chose et plus indiscutablement encore aux partisans de la science posi-