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qu’en reconnaissant le dogme principal : Christ est Dieu. De même, l’humanité, libérée de la superstition positiviste, ne peut nullement comprendre en quoi consiste l’intérêt de la doctrine de l’origine des espèces et de l’évolution ; elle ne peut se l’expliquer qu’en reconnaissant le dogme fondamental : l’humanité est un organisme.

De même que toutes les finesses de l’orthodoxie ne sont compréhensibles qu’à ceux qui croient aux dogmes principaux, de même toutes les finesses de la sociologie, qui occupe maintenant tous les esprits des hommes de la science la plus nouvelle et la plus profonde, ne sont compréhensibles qu’aux croyants.

La ressemblance des deux doctrines se trouve encore en ce que les propositions prises de bonne foi, sans plus subir d’examen, servent de base aux théories les plus étranges, et les propagateurs de cette théorie, en s’octroyant le droit d’affirmer qu’ils sont en théologie les saints et en science les savants, c’est-à-dire des hommes impeccables, arrivent jusqu’aux affirmations les plus arbitraires, les plus incroyables, basées sur rien, qu’ils expriment avec le plus grand sérieux, la plus grande solennité et que discutent ainsi, dans leurs détails, ceux qui ne sont pas d’accord dans les détails, mais admettent les dogmes principaux.

Le Basile le Grand de cette doctrine, Spencer,