Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ganismes, se partagent le travail de la lutte pour l’existence de l’organisme tout entier, augmentent certaines capacités, affaiblissent une autre et se groupent en un organe pour satisfaire mieux les besoins de l’organisme tout entier, de même chez les animaux sociaux — les fourmis, les abeilles — les individus se partagent le travail : la reine pond les œufs, le mâle féconde, les ouvriers travaillent pour la vie de tous. Dans l’humanité, dans la société humaine, se passent la même différenciation, la même intégration des parties.

C’est pourquoi, pour trouver la loi de la vie humaine, il faut étudier les lois de la vie et du développement des organismes. Dans la vie et dans le développement des organismes, nous trouvons les lois suivantes : chaque phénomène s’accompagne non d’une seule conséquence immédiate ; la loi de l’instabilité de l’homogène, et la troisième, de la diversité et l’uniformité, etc. Tout cela semble très innocent, mais si l’on tire des conclusions de toutes ces études de faits, on voit aussitôt où ils tendent.

Tous ces faits tendent à une chose : précisément à reconnaître l’humanité ou la société humaine comme un organisme.

C’est pourquoi cette division de l’activité qui existe dans la société humaine, doit être considérée comme organique, c’est-à-dire nécessaire.