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jouissant du travail des autres, leur causent un autre dommage évident et indiscutable : des violences de toutes sortes.

Les industriels, pour compenser le dommage indiscutable et évident qu’ils causent aux hommes en profitant de leur travail, tâchent d’acquérir — c’est-à-dire de prendre aux autres, — le plus de richesses possibles, en d’autres termes le plus possible du travail des autres.

Les hommes de la science et de l’art, au lieu de s’inquiéter du dommage indiscutable et évident qu’ils causent aux ouvriers, s’occupent de choses incompréhensibles pour ceux-ci, de choses qui, de leur propre aveu, pour être efficaces, ne doivent pas avoir en vue l’utile, mais sont simplement ce pour quoi ils ont du penchant. Aussi tous sont-ils parfaitement convaincus que leur droit à la jouissance du travail des autres est inébranlable.

Il paraît évident que toutes ces gens qui se sont affranchis du travail nécessaire pour la vie, l’ont fait sans droit ; mais, chose charmante, ces gens croient fermement qu’ils ont raison et leur conscience est tout à fait tranquille.

Il existe probablement une raison quelconque, il doit y avoir une fausse doctrine religieuse, base d’erreurs si terribles.