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chestres, des théâtres et qui consacraient des villages entiers à entretenir des jardins, et, du haut de notre grandeur, nous nous étonnons de leur inhumanité.

Nous lisons les paroles d’Isaïe :

« Malheur à ceux qui joignent maison à maison, qui ajoutent un champ à l’autre, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lieu et que vous vous rendiez les seuls habitants du pays !

Malheur à ceux qui se lèvent de bon matin, qui boivent la cervoise, qui demeurent jusqu’au soir, jusqu’à ce que le vin les échauffe !

La harpe, le luth, le tambour, la flûte et le vin sont dans leurs festins, et ils ne regardent point l’œuvre de l’Éternel, et ne considèrent point l’ouvrage de ses mains.

Malheur à ceux qui tirent l’iniquité avec des cordes de mensonge, et le péché comme avec des cordages de chariot.

Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal ; qui font les ténèbres lumière, et la lumière ténèbres ; qui font l’amer doux et le doux amer ! Malheur à ceux qui sont sages dans leur propre opinion et prudents en se considérant eux-mêmes ! Malheur à ceux qui sont puissants à boire le vin et vaillants à avaler la cervoise ; qui justifient le méchant pour des présents, et ravissent aux justes leur droit ! » (Ésaie, chap. v, ver. 8, 11, 12, 18, 20, 21, 22, 23.)