Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/263

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

campagne depuis le commencement du dur travail (pas jusqu’à sa fin, car en septembre, il y a encore les semailles et la récolte des pommes de terre), mais jusqu’à ce qu’il diminue.

Tout le temps qu’ils habitent la campagne, autour d’eux, à côté d’eux, s’est accompli le travail d’été des paysans, dont on ne peut se figurer l’intensité par la lecture ou par la vue sans l’avoir expérimenté soi-même.

Les membres de cette famille, environ dix personnes, vivent ici de la même manière qu’à la ville, même pis encore si c’est possible, parce qu’il est convenu qu’à la campagne, ils doivent se reposer (de leur oisiveté) et n’ont même plus un semblant de travail pour masquer leur paresse.

Pendant le carême de la Saint-Pierre, quand le peuple ne se nourrit que de kvass, de pain et d’oignons, le fauchage commence. Les messieurs qui vivent à la campagne voient ce travail, le dirigent un peu, s’en amusent et se réjouissent de l’odeur du foin, des chansons des femmes, du bruit des faux, de la vue des faucheurs et des faneuses.

Ils voient cela autour de la maison et les jeunes gens et les enfants, qui ne font rien de la journée, vont sur des chevaux luisants se baigner à la distance d’une demi-verste.

Le travail du fauchage est un des plus importants au monde. Presque chaque année, faute de bras et