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XXV

Mais que faire ? Ce n’est pas nous qui avons établi tout cela. Si ce n’est pas nous, alors qui est-ce ? Nous disons que ce n’est pas nous qui avons fait cela, ça s’est fait tout seul, comme disent les enfants quand ils cassent quelque chose. Nous disons qu’une fois que les villes existent, en y vivant nous nourrissons des gens, en leur payant leurs services.

Mais ce n’est pas vrai. La preuve, c’est que nous n’avons qu’à regarder comment nous vivons à la campagne et comment nous y nourrissons des gens.

L’hiver passe, vient la semaine de Pâques, en ville continue toujours la même orgie des riches ; sur les boulevards, dans les parcs, les jardins, sur la rivière, la musique, les théâtres, les promenades, les illuminations, les feux d’artifice. Mais à la campagne, c’est bien mieux, l’air est meilleur, les arbres, les prairies, les fleurs sont plus fraîches. Il faut partir là où tout est épanoui, fleuri… Et voilà