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la nourriture des autres, et que telle est la loi de production.

Vous demandez : qu’est-ce donc que ce droit de propriété, selon lequel les uns s’arrogent la terre, la nourriture et les instruments de travail des autres ? La science, de l’air le plus sérieux, répond : Ce droit est basé sur la protection du travail, c’est-à-dire que la protection du travail des uns s’exprime par l’accaparement du travail des autres.

Vous demandez : qu’est-ce que cet argent que le gouvernement, c’est-à-dire le pouvoir, fabrique et émet partout, et qui, en quantité énorme, est pris par force aux ouvriers, et, comme dette de l’État s’impose aux futures générations de travailleurs ? Vous demandez si cet argent n’a pas, dans une mesure poussée jusqu’aux dernières limites, fourni la possibilité de faire face aux impôts et s’il n’a pas d’influence sur les relations économiques entre les hommes qui paient et ceux qui reçoivent ? Et la science, de l’air le plus sérieux, répond : L’argent est une marchandise absolument comme le sucre et le calicot Elle ne se distingue des autres marchandises qu’en ce qu’elle est plus commode pour l’échange. Et quant aux impôts, ils n’ont aucune influence sur les conditions économiques du peuple : les lois de la production, de l’échange et de la distribution des richesses sont une chose et les impôts une autre chose.