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qu’il n’est pas nécessaire d’attendre comme Joseph la mauvaise année ; la mauvaise année est assurée à jamais.

2o Par ce moyen, la violence se répand sur les hommes qui n’ont pas de terre et qui jadis échappaient à l’impôt et ne donnaient qu’une partie de leur travail contre du pain ; maintenant ils sont obligés de donner, en outre, une partie de leur travail pour l’impôt au violateur.

Le désavantage pour le spoliateur est en ceci, qu’il est obligé, avec ce moyen, de partager avec un plus grand nombre d’aides, non seulement avec ses aides immédiats, mais : 1o avec tous les propriétaires fonciers qui, ordinairement, contribuent à ce troisième moyen ; 2o avec tous les compatriotes ou étrangers qui ont le numéraire en argent qu’on demande aux esclaves.

L’avantage pour l’opprimé, en comparaison avec le deuxième moyen, est unique : c’est qu’il obtient une plus grande indépendance personnelle vis-à-vis de ses oppresseurs. Il peut vivre où il veut, faire ce qu’il veut, semer ou non le blé, il n’est pas obligé de rendre compte de son travail, et, s’il a de l’argent, il peut se croire tout à fait libre et espérer toujours d’arriver au moment où il aura de l’argent de trop ou de la terre achetée avec cet argent, situation non seulement indépendante, mais situation d’oppresseur.

Son désavantage est celui-ci : en général, avec ce