lent sans cesse chez les habitants, et, sous menace de mort, fassent exécuter les exigences des forts. Et pour ce premier moyen, il n’a qu’à salarier les soldats. Pour le deuxième moyen, outre les soldats nécessaires pour confisquer aux affamés les réserves de blé et la terre, il leur faut d’autres aides — des grands Joseph et des petits, des gérants et des distributeurs de blé, — et le spoliateur doit partager sa proie avec eux et donner à Joseph de beaux habits, des anneaux d’or, des valets, et à ses père et parents, du pain et de l’argent. De plus, par l’essence même de la chose, non seulement les administrateurs et leurs parents, mais tous ceux qui ont des réserves de blé deviennent les participants de la violence.
Avec le premier moyen, basé sur la force brutale, quiconque avait des armes devenait l’auteur de violence et dominait ceux qui n’en avaient pas ; de même avec le second moyen, basé sur la famine, ceux qui ont des réserves participent à la violence et commandent à ceux qui n’en ont pas.
L’avantage du second moyen sur le premier consiste en ceci : 1o et principalement le spoliateurn’est plus obligé d’employer la violence pour forcer l’ouvrier à remplir sa volonté ; les ouvriers d’eux-mêmes viennent et se vendent à lui ; 2o moins d’hommes échappent à sa violence, et le seul désavantage du spoliateur c’est qu’avec ce moyen il doit partager son bénéfice avec un plus grand nombre d’hommes. Avec ce moyen, les avantages