tribut et un tribut assez grand pour que, d’une part, les ouvriers ne puissent sortir de l’esclavage, et que, d’autre part, ils puissent nourrir beaucoup de fainéants.
Les habitants doivent payer 70.000 livres sterling. C’est la condition essentielle que met l’Angleterre pour sauver les Fidjiens de l’esclavage américain, et c’est en même temps juste ce qu’il faut pour l’asservissement complet des habitants. Or il arrive que les Fidjiens ne peuvent aucunement, dans leur état actuel, payer 70.000 livres sterling. Cette exigence est trop forte. Les Anglais transforment provisoirement cette exigence et prennent une partie en nature, afin qu’en temps opportun, avec l’augmentation de l’argent, la perception du tribut atteigne le chiffre suffisant.
L’Angleterre n’agit plus comme l’ancienne compagnie dont les actes peuvent être comparés à la première occupation de conquérants sauvages chez des habitants sauvages, lesquels conquérants ne veulent qu’une seule chose, arracher le plus possible et s’en aller, l’Angleterre agit comme un asservisseur plus perspicace. Elle ne tue pas d’un coup la poule aux œufs d’or, même elle la nourrit un peu, sentant que la poule rapporte bien. Au commencement, elle lâche un peu la guide pour son propre avantage, afin de la tenir ensuite pour toujours, afin d’amener les Fidjiens jusqu’à l’esclavage de l’argent dans lequel se trouvent les peuples