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l’indemnité demandée ; en échange elle recevait, d’après le premier traité, cent, puis deux cent mille acres du meilleur terrain à son choix.

Elle était libérée pour toujours des impôts, pour toutes ses factories, opérations et colonies, et recevait le droit exclusif à long délai, d’installer à Fidji des banques avec le privilège de l’émission illimitée de billets de banque. Depuis ce traité, définitivement ratifié en 1868, aux îles Fidji, à côté du gouvernement indigène, Kakabo en tête, se trouva un autre pouvoir, une puissante factorerie commerciale possédant d’énormes terrains dans les différentes parties de l’île et une influence décisive dans le gouvernement. Jusqu’alors le gouvernement de Kababo se contentait, pour ses besoins, des ressources matérielles fournies par divers impôts naturels et d’une légère douane des marchandises importées ; après la signature de ce traité et la fondation de la puissante Société polynésienne, son état financier se modifia. Une partie importante des meilleures terres étant allée à la Société, les recettes diminuèrent. D’autre part, la Société, comme nous le savons, s’était garanti la franchise de l’importation et de l’exportation de toutes les marchandises, de sorte que les recettes douanières tombèrent aussi.

Les indigènes, c’est-à-dire les 99 pour 100 de la population avaient toujours été de mauvais payeurs d’impôts douaniers parce qu’ils n’emplovaient