quelconques, mais au contraire, les colons, consciemment, reconnaissent que chaque usure sur les instruments de travail, sur le blé prêté, sur le capital, est injuste. Les colons sur la terre libre travaillent avec leurs outils, ou avec ceux qu’on leur a prêtés sans usure. Chacun travaille pour soi, ou tous ensemble pour une œuvre commune, et dans telle communauté, il est impossible de trouver ni la rente, ni l’intérêt du capital, ni le salaire. En parlant de cette communauté, je ne fais pas de fantaisie, je décris ce qui s’est passé et se passe toujours non seulement chez les colons russes, mais partout où la nature de l’homme n’est pas violée, je décris ce que chacun juge naturel et sage. Les hommes s’installent sur la terre et chacun se charge du travail dont il est capable, et chacun, ayant fabriqué ce qui lui est nécessaire pour son travail, se met à travailler. S’il est plus commode de travailler en commun, les hommes se réunissent en artels, mais ni dans le particulier ni dans les artels, il n’y aura de facteurs séparés de production : il y aura le travail et les conditions nécessaires du travail : le soleil qui chauffe tout le monde, l’air que respirent les hommes, l’eau qu’ils boivent, la terre qu’ils travaillent, l’habit qui les revêt, la nourriture, la pelle, la faux, la charrue, la machine avec quoi ils travaillent et il est évident que ni les rayons du soleil, ni l’air, ni
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