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« C’est ainsi que la parole qui est écrite dans leur loi », il parle de la loi écrite, de cette loi qu’il nie, de cette loi qui le condamne à mort. (Jean, xix, 7) » Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une loi, et selon notre loi il doit mourir. » Évidemment cette loi des Juifs, au nom de laquelle on envoyait au supplice, n’est pas la loi qu’enseignait Christ. Mais quand Christ dit : « Je ne suis pas venu pour abolir la loi mais pour vous enseigner à l’accomplir, car rien ne peut être changé dans la loi mais tout doit être accompli », il ne parle pas de la loi écrite, mais de la loi divine, éternelle, et il la confirme.

Admettons que ce ne soient là que des preuves formelles, que j’aie adroitement combiné les contextes et les variantes, que j’aie écarté soigneusement tout ce qui infirme mon explication ; admettons que les commentaires de l’Église soient clairs et convaincants et, qu’en effet, Christ n’ait pas abrogé la loi de Moïse, mais l’ait maintenue dans toute sa force. Admettons cela. Mais alors Christ qu’enseignait-il ?

D’après les interprétations de l’Église, il enseigne qu’il est la seconde personne de la Trinité, Fils de Dieu le Père, qu’il est descendu sur la terre pour racheter par sa mort le péché d Adam. Cependant quiconque a lu l’Évangile sait que Christ n’y dit rien de tel, ou parle très vaguement à ce sujet. Mais admettons que nous ne savons pas lire et que