Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/272

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

existants, ainsi que les exécutions et les guerres ; elle n’a exigé, et cela au commencement seulement, que le renoncement au mal lors du baptême ; mais plus tard, quand fut introduit le baptême des nouveau-nés, elle cessa d’exiger même cela.

L’Église, reconnaissant en paroles la doctrine de Christ, la reniait en fait dans la vie.

Au lieu de guider le monde dans sa vie, l’Église, par complaisance pour le monde, expliqua à sa manière la doctrine métaphysique de Christ, de telle sorte qu’il n’en découlait aucune obligation pour la vie, et, par conséquent, aucune obligation pour les hommes de vivre mieux qu’avant. L’Église s’est inclinée devant le monde, et, après avoir cédé une fois, elle s’est mise à sa remorque. Le monde faisait tout ce qu’il voulait, laissant à l’Église le soin de se tirer d’affaire comme elle pourrait pour expliquer le sens de la vie. Le monde organisait sa vie d’une façon absolument contraire à la doctrine du Christ, et l’Église expliquait comment les hommes, tout en vivant contrairement à la doctrine du Christ, vivent d’accord avec elle. Il en résulta finalement que le monde vécut d’une existence pire que celle des païens et que l’Église, non seulement justifia cette vie, mais affirma qu’elle était conforme à la doctrine du Christ.

Mais le temps vint et la lumière de la vraie doctrine du Christ, qui se trouvait dans les Évangiles, se fit jour malgré l’Église, qui, se sentant cou-