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de toute espèce de sens. C’est ce qui est arrivé.

La séparation entre la doctrine sur la vie et l’explication de la vie a commencé avec la prédication de Paul qui ignorait la doctrine éthique formulée dans l’Évangile de Matthieu, et qui prêchait une théorie métaphysico-cabalistique étrangère à la doctrine du Christ, et elle a été achevée sous Constantin, quand on trouva possible de qualifier de chrétienne toute l’organisation sociale païenne, sans y rien changer, en la couvrant seulement du manteau chrétien.

Depuis Constantin, païen par excellence, que l’Église admet pour tous ses crimes et ses vices au nombre des saints de la chrétienté, les Conciles s’assemblent, et le centre de gravité du Christianisme se porte sur la partie métaphysique de la doctrine Et cette doctrine métaphysique, avec le cérémonial qui y est attaché, s’éloignant de plus en plus de son vrai sens primitif, arrive à être ce qu’elle est actuellement : une doctrine qui explique les mystères de la vie céleste les plus inaccessibles, qui donne les formules les plus compliquées mais ne donne aucune doctrine religieuse sur la vie terrestre.

Toutes les religions, sauf la religion de l’Église chrétienne, demandent à ceux qui les professent, outre les cérémonies cultuelles, de pratiquer certaines bonnes actions et de s’abstenir des mauvaises. Le judaïsme prescrit la circoncision,