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la résurrection des morts, supposant que Christ partage les idées des Pharisiens sur la résurrection, lui demandent « auquel des sept appartiendra la femme des sept frères ? » il répond avec clarté et précision aux uns et aux autres.

Il dit (Matth., xxii, 29-32, Marc, xii, 24-27 ; Luc, xx, 34-38) : Vous êtes dans l’erreur et ne comprenez ni les écritures ni la toute-puissance de Dieu. Et, contrairement aux idées des Pharisiens, il dit : La résurrection des morts s’opère, mais non charnellement ni personnellement. Ceux qui sont dignes de ressusciter deviennent les fils de Dieu et deviennent comme les anges (la force de Dieu) au ciel, (c’est-à-dire avec Dieu), et pour eux ne peut se poser la question personnelle : à qui sera la femme ? puisqu’en s’unissant à Dieu ils cessent d’exister personnellement. « Quant à la résurrection des morts », dit-il, répondant aux Sadducéens qui ne reconnaissent que la vie terrestre et rien de plus, « n’avez-vous pas lu ce qui a été dit par Dieu dans le buisson ardent : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Si Dieu a dit à Moïse qu’il est le Dieu de Jacob, alors Jacob n’est pas mort pour Dieu, parce que Dieu est le Dieu des vivants et non des morts. Pour Dieu tous sont vivants. Dieu étant vivant, cet homme vit qui s’était uni au Dieu éternellement vivant. »

Christ dit, contrairement aux Pharisiens, que le rétablissement de la vie ne peut être charnel et