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et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger et vous m’avez accueilli. Vous n’avez pas vécu de la vie personnelle, mais de la vie du fils de l’homme, c’est pourquoi vous avez la vie éternelle. »

D’après tous les évangiles, Christ n’enseigne que cette vie éternelle, et, quelque étrange que cela paraisse, Christ, qui est ressuscité en personne et qui a promis la résurrection générale, Christ non seulement n’a jamais rien dit pour affirmer la résurrection individuelle et l’immortalité individuelle d’outre-tombe ; au contraire, chaque fois qu’il rencontrait cette superstition de la résurrection des morts à la venue du Messie, introduite à cette époque dans le Talmud, et dont il n’y a pas de trace chez les prophètes hébreux, il ne manquait jamais de la repousser.

Les Sadducéens discutaient la résurrection des morts. Les Pharisiens la reconnaissaient comme maintenant les Juifs orthodoxes.

Le rétablissement des morts (et non la résurrection des morts suivant la traduction erronée de ce mot) d’après les croyances des Juifs s’accomplira à la venue du Messie et à l’avènement du royaume de Dieu sur la terre.

Mais lorsque Christ rencontre cette croyance en la résurrection provisoire, locale et charnelle, il la repousse et enseigne sa doctrine sur l’établissement de la vie éternelle en Dieu.

Quand les Sadducéens, qui ne reconnaissent pas