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se nourrir à sa suffisance. Dans le royaume du Christ, il y a tout pour la satisfaction de n’importe quels besoins moraux.

Le voleur vient… Je suis venu, etc. La première image dans laquelle le Seigneur se présente sous le symbole de la porte conduisant à la bergerie. Cette image est finie, et le Seigneur, continuant la même représentation imagée, pour mieux expliquer sa pensée, change les images de sa parole et se présente non plus comme la porte mais comme le bon pasteur. Avec ce changement le Seigneur s’oppose directement, comme vrai guide du peuple, aux guides faux, qu’il nomme des voleurs. Le larron qui pénètre dans la bergerie par escalade a un but de lucre, et de plus, il est dangereux pour les brebis : il vole, il tue. Ainsi font les faux pasteurs, les faux guides du peuple, qui ne sont pas envoyés par le Christ et n’agissent pas en son nom. Tels sont les Pharisiens qui ne se guident que par le lucre et dont l’activité entraîne la perte des brebis. Ils les tuent moralement, car par leur doctrine fausse et leur activité, ils les détournent de la vraie vie en Dieu et en Christ, en lesquels est la vraie vie de l’esprit. Au contraire, le vrai pasteur, Christ, donne la vie et non la mort, la vie avec abondance. Il est venu précisément pour que ceux qui veulent être les brebis de sa bergerie aient la vie ; et la vie avec abondance, s’entend la vie spirituelle unie au Christ dans son royaume. La même pensée se retrouve en de nombreux passages où l’on promet la vie aux membres du royaume de Christ.

Avec abondance. Cette image est prise de l’abondance du champ de blé qui contient plus de grain qu’il n’en faut pour satisfaire les besoins de la nourriture. C’est la même pensée exprimée dans d’autres passages : Nous avons reçu de son abondance, etc.

Voici ce que dit Reuss (p. 234, 235) :

Les Pharisiens n’ayant pas compris ou n’ayant pas