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et les prêtres, qui ont agi en vrais esprits, mais tous les faux guides du peuple quels qu’ils soient : les faux prophètes, les faux messies, et, particulièrement ici, les Pharisiens, les ennemis du Christ et de son esprit, et qui, cependant, se regardaient comme les directeurs du peuple, et s’appelaient les précurseurs du Seigneur.

Les brebis ne les ont point écoutés, c’est-à-dire les vrais membres du peuple élu par Dieu, ceux qui ont formé le noyau du règne du Messie, ceux qui, comme il s’exprimait, lui étaient donnés par le Père, et, en général, tous les véritables membres du royaume de Dieu. Ils n’ont pas écouté la voix des faux guides, car ceux qui les ont écoutés et suivis n’étaient pas des membres véritables du royaume de Dieu, et ne lui appartenaient qu’en apparence.

Je suis la porte. La répétition marque la valeur du terme.

Celui qui entrera par moi. Cette phrase est liée à ce qui précède sur ceux qui entrent par la porte, mais il semble qu’à la fin de ce passage l’image soit plus large, et puisque par la porte ce ne sont pas uniquement les pasteurs qui entrent et sortent mais les brebis, il faut donc comprendre par ceux qui entrent et sortent, et les pasteurs et les brebis. Mais dans un sens plus étroit, on comprend par bergerie des brebis, le royaume du Messie, l’Église du Christ, c’est pourquoi l’on emploie l’expression sera sauvé ; c’est à dire qu’il aura le salut dans le royaume du Messie.

Le mot entrera signifie la satisfaction du besoin, l’assurance de la sécurité morale, la protection sûre, le toit où l’on peut trouver la paix de l’esprit et le repos en Dieu, comme les brebis trouvent dans la bergerie, la protection, le toit et le repos. Les mots sortira et trouvera signifient la satisfaction des besoins de la nourriture morale, de la nourriture de la vérité, du bien, de la beauté dans le royaume du Messie, où, pour la satisfaction de tous les besoins de l’esprit, il y a l’abondance de toutes choses, un champ large où chacun peut