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la peine de sa responsabilité devant le jugement de Dieu. Mais, continue le Seigneur, quelque pénible qu’il soit pour vous de l’entendre et pour moi de vous le dévoiler, je dois le faire, je dois vous dire la vérité que j’ai entendue du Seigneur.

Ils ne comprirent point que, etc. C’est la remarque de l’évangéliste sur l’effet produit par les paroles de Jésus sur ses auditeurs. Cette incompréhension paraît étrange après que le Seigneur a parlé tout le temps de Celui qui l’a envoyé, tandis qu’auparavant ils paraissaient comprendre de semblables paroles. Probablement que ceux qui entendaient souvent le Seigneur, même ses ennemis, le comprenaient, bien que d’une manière extérieure. Mais la foule qui l’entourait ne le comprenait pas, et c’est à cette foule que se rapporte l’observation de l’Évangéliste. Voilà pourquoi le Seigneur parle plus loin de son Père comme celui qui l’a envoyé.

Voici ce que dit Reuss (p. 212).

On ne saisit pas bien, à première vue, l’enchaînement logique des quelques phrases mises dans la bouche de Jésus en réponse à cette nouvelle question des Juifs. Aussi les interprètes ont-ils essayé des combinaisons très variées et qui n’arrivent guère à écarter toute espèce d’obscurité. Voici comment nous comprenons la liaison des éléments réunis dans les v. 25 et 26. À la question : Qui es-tu ? Jésus répond seulement par les mots : Je suis ce que je vous dis ; en d’autres termes : Je n’ai pas besoin de le dire de nouveau. Je l’ai dit suffisamment. L’adverbe tout d’abord n’est pas l’équivalent de la phrase, depuis le commencement, car il ne se lie pas avec la fin, comme on le prend ordinairement (je suis ce que je vous ai dit dès l’abord), mais il est placé en tête, de manière à dire : la première et seule réponse à donner, c’est, etc. C’est une espèce de fin de non recevoir, un refus de revenir à des explications désormais superflues, une espèce de question préalable. Puis il ajoute par antithèse : C’est de vous