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tronc. Et plusieurs personnes riches y mettaient beaucoup. riches passaient et y mettaient beaucoup d’argent.
42. Et une pauvre veuve vint, qui y mit deux petites pièces qui font un quadrin. Une pauvre veuve s’approcha et mit dans le tronc deux petites pièces valant un kopek.
43. Alors, ayant appelé ses disciples il leur dit : Je vous dis en vérité que cette pauvre veuve a plus mis au tronc que tous ceux qui y ont mis. Alors il appela ses disciples et leur dit : Je vous dis que cette pauvre veuve a plus mis dans le tronc que tous les autres.
44. Car tous les autres y ont mis de leur superflu ; mais celle-ci y a mis de son indigence tout ce qu’elle avait, tout ce qui lui restait pour vivre. Car ceux-ci n’y ont mis que leur superflu, tandis qu’elle y a mis de ce qui lui manque, tout ce qu’elle avait ; elle y a mis toute sa vie.


Les hommes sont habitués à croire en l’inutilité du sacrifice ; c’est pourquoi Jésus dit, au sujet des deux petites pièces de la veuve, que celle qui a donné tout ce qu’elle possédait a seule vraiment donné quelque chose. Les autres n’ont rien donné n’ayant donné que leur superflu. Cette petite parabole est très importante. À un autre point de vue, elle confirme nettement que pour avoir la possibilité d’exécuter la volonté de Dieu, il est nécessaire d’être mendiant. Donner, c’est donner tout, sans rien garder pour soi.

Donner les trois quarts de ses biens, ne se priver de rien dans la vie, cela équivaut à ne rien donner du tout. D’ordinaire, les gens à qui déplaisent cette exigence et cette interprétation de Jésus (et elle déplaît à tous les riches) disent : Il a été com-