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clair : l’entendement de la vie. Je ne condamne aucune autre traduction. On peut employer les mots raison, sagesse et même parole, mais en attribuant à ᾶ λογος une signification plus large qu’il ne comporte point. On peut même laisser non traduit le mot λόγος, le sens de tout le passage sera le même. Je traduis donc ainsi littéralement la première partie du premier verset : Au commencement de tout est venu l’entendement de la vie. Cette traduction devient tout à fait claire si l’on a en vue le titre, c’est-à-dire l’annonciation du bien par Jésus-Christ. Au commencement de tout, ou le commencement de tout est devenu l’entendement de la vie selon l’annonciation de Jésus-Christ.

5) La seconde partie du premier verset ϰαί ὁ λόγος ἦν πρὸς τον Θεόν, dans la traduction de l’Église, est encore plus incompréhensible. Pour dissiper cette obscurité il faut tout d’abord faire attention au mot « Dieu ». Le mot « Dieu » n’est rien d’autre qu’une définition du λόγος. Il est donc nécessaire de savoir ce que l’auteur entend par le mot « Dieu ».

Dans la conclusion de cette introduction, verset 18, et première épitre de Jean, chap. iv, 12, il est dit que personne n’a jamais vu Dieu. Pour que ces premiers versets ne soient pas compris faussement, pour que le lecteur n’associe point au mot Dieu une conception que l’auteur ne lie pas à ses paroles, il faut se rappeler comment l’auteur les comprend ; et l’on verra aussitôt qu’on ne peut pas,