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pourceaux ce qu’il y a en lui de plus sacré, de plus précieux : le désir de la justice.

Les chiens et les porcs piétinent son sentiment de la justice et le déchirent lui-même, c’est-à-dire le condamnent ou le forcent de condamner un autre.


Voilà le quatrième de ces préceptes de Jésus qui doivent aider à exécuter la loi. Ce précepte, de même que les précédents, montre clairement que Jésus, en parlant de la loi, ne pensait jamais à la loi de Moïse, mais à la loi générale et éternelle : la loi morale des hommes. Jésus n’enseigne pas comment il faut exécuter les commandements des livres de Moïse, sur le serment, mais il enseigne comment exécuter la loi éternelle qui interdit tout serment.

Il en va de même envers la justice. Jésus n’enseigne pas à exécuter la loi de Moïse, mais il dit tout simplement que la justice des hommes est un mal, et il enseigne à exécuter la loi éternelle, la non résistance au mal. Il retient une seule chose, le but de la loi, comme prétexte pour prêcher ses commandements. Et il dit : (Matthieu, v, 38-39). « Pour atteindre ce bien, il vous est dit dans la loi : arrache l’œil à celui qui a arraché l’œil ; arrache la dent à celui qui a arraché la dent, coupe la main et tue celui qui a tué. Et moi je vous dis : pour atteindre le bonheur ne vous défendez pas de