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De même, je place le verset 40 du chapitre v de Matthieu, après les versets 41, 42, puisque le verset 40 parle du tribunal ; et, après ce verset, suivent naturellement les versets du chapitre vii de Matthieu et le verset 37 du chapitre vi de Luc.

2) ϰριθῆναι, et ϰαὶ τὸν χιτῶνά σου λαβεῖν, juger et prendre la chemise.

Ici, dans le sermon sur la montagne, le mot ϰρίνειν est employé pour la première fois, et sa signification ressort clairement de ce passage. S’il n’existait pas une interprétation fausse des mots ϰρίνω et ϰρίνομαι, dans le sens de calomnie, il ne viendrait en tête à personne d’interpréter la signification claire de ces paroles : condamner et ôter la chemise.

Dans le sermon où Jésus expose devant les vagabonds le sens de sa doctrine, lui faire dire que les vagabonds ne doivent pas être grossiers, ce serait une plaisanterie stupide, si nous n’étions habitués à l’interprétation sacrilège de l’Église. Par bonheur le mot est placé ici de telle façon qu’on ne peut l’interpréter faussement. Mais l’Église, poursuit ici même son sacrilège. Voici ce qu’elle dit[1] :

Il voudra faire un procès. À l’oppresseur qui veut prendre quelque chose d’après le jugement, il faut céder même davantage. Le premier commandement doit être compris dans le sens général, comme le précédent. Le

  1. Les Interprétations des Évangiles, par l’archevêque Mikhaïl, p. 91.