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pas périr, ne pas se détruire, maintenant il le confirme et dit :

Dieu ne pouvait pas, pour la perte des hommes, leur donner son fils, sa vie ; mais il aimait le monde, et pour son bien il lui a donné la vie, non pour qu’elle périsse, mais pour qu’elle soit éternelle. Il faut aussi se rappeler que dans ce passage le mot Dieu ne peut être compris comme notre Dieu ou celui des Juifs, ni comme aucun être défini.

Il a été dit que personne n’a jamais connu ni ne connaît Dieu ; que personne n’est jamais allé au ciel, mais qu’il n’existe que le fils de l’homme descendu du ciel. Il est dit aussi que l’homme est né de l’Esprit, c’est pourquoi ici, par le mot Dieu, il ne faut entendre que la source, le commencement de l’Esprit en l’homme. De ce commencement il est dit seulement qu’il aimait le monde. Autrement dit, ce que nous savons de lui, c’est qu’il est subjectivement — amour, objectivement — bonheur.


Οὐ γὰρ ἀπέστειλεν ὁ Θεός τὸν υἱόν αὐτοῦ εἰς τὸν ϰόσμον ἵνα ϰρίνῃ τὸν ϰόσμον, ἀλλ’ ἵνα σωθῇ ὁ ϰόσμος δὶ αὐτοῦ.


Jean, iii, 17. Car Dieu n’a point envoyé son fils dans le monde pour condamner le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui. Dieu a envoyé 1) son fils dans le monde 2) non pour punir 3) le monde, mais pour que le monde en soit vivifié.

Remarques.

1) « Venir » dans le monde, selon la construction hébraïque de la phrase, signifie naître. C’est