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dement, et que l’entendement c’est ce que les hommes appellent Dieu ; c’est-à-dire le commencement de tout.

La troisième tentation transporte tout le raisonnement du domaine intérieur à l’extérieur. Elle dit : Ton raisonnement ne peut pas être juste quand tout le monde vit autrement. Christ, dans sa réponse, répète sa conception du Dieu intérieur, non charnel. Il dit : Parmi les biens que je ne me suis pas donnés, je dois respecter mon Dieu seul, et je dois travailler pour lui seul. En outre, il est nécessaire de se rappeler dans le développement postérieur de la doctrine, que cette conception de Dieu et les rapports de l’homme envers Dieu, exprimés dans ce passage, sont élaborés par Jésus-Christ par cette même voie de la pensée. Il faut se rappeler qu’à la question : De quoi vit l’homme, par le pain ou par Dieu ? la première fois Jésus s’explique lui-même sa doctrine sur la signification de Dieu et de l’homme et que par conséquent, en plusieurs passages de sa doctrine, quand il veut exprimer le rapport de l’homme envers Dieu, il suit cette même marche de la pensée et cette même comparaison avec le pain, par lesquelles, pour lui, s’exprimait cette signification.

Nous parlerons en son lieu de la concordance de ce passage avec tous ceux où il est question du pain, de la nourriture, de la boisson.