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quiconque croit en Dieu, comme une vérité absolue, ces preuves sont précédées d’un raisonnement, aussi inattendu qu’à propos de la compréhension et de la non compréhension de Dieu, et qui précède l’explication de chaque dogme.

Dans le dogme de Dieu, il était prouvé que Dieu est incompréhensible, ensuite, il était censément prouvé qu’il est compréhensible. Pour résoudre cette contradiction, on a inventé la doctrine de la compréhension imparfaite. Ici, on dit que l’essence et les attributs de Dieu ne sont pas distincts et ne se divisent pas, et immédiatement après, page 182, nous trouvons :

« Quoique l’essence et les attributs essentiels de Dieu ne soient pas réellement distincts les uns des autres et n’aient point une existence à part, ils sont cependant distincts dans nos conceptions, et aussi (on est fondé à le croire) en Dieu même ; de sorte que l’idée de tel de ses attributs n’est point en même temps l’idée de son essence ou de tout autre de ses attributs. »

Selon l’auteur, cette proposition découle nécessairement de la sainte Écriture, et il cite les paroles de saint Basile :

« Nos distinctions des attributs divins ne sont pas purement subjectives ; non, leur principe est en Dieu même, dans ses différentes manifestations, dans ses œuvres et ses rapports avec nous, tels que la création et la providence, bien qu’en Lui-même, Dieu soit souverainement unique, simple et incomplexe » (p. 184).

Vous pensez peut être qu’une contradiction aussi