Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes les actions, même les plus secrètes, des créatures intelligentes et peut les apprécier à leur valeur ; par sa nature il aime tout ce qui est bien et déteste tout ce qui est mal. Ajoutons enfin que Dieu est aussi un Être tout-puissant, qui, par conséquent, possède tous les moyens possibles de rendre à chacun suivant ses mérites » (p. 177, 178).

J’ai cité pour qu’on voie que je n’omets rien. C’est là tout ce qui résout la contradiction. La découverte de la substance de Dieu en lui-même et de ses attributs essentiels est terminée. Qu’est-ce donc ?

On a commencé par dire que Dieu est incompréhensible, puis on a ajouté qu’il est compréhensible imparfaitement. Cette connaissance imparfaite nous est révélée ainsi que l’unité de Dieu, qui est un, et non deux ou trois. C’est-à-dire qu’à la conception de Dieu est appliquée celle du nombre, impropre à lui, d’après la première définition. Puis, il est révélé qu’en ce qui concerne Dieu, compréhensible imparfaitement, nous connaissons cependant la différence entre son essence et ses attributs. La définition de l’essence de Dieu se borne à cela qu’il est esprit, c’est-à-dire un être immatériel, simple, qui rejette par là même toute division. Mais il est ensuite révélé que nous connaissons les attributs de cet être simple et que nous pouvons les classer.

Quant au nombre de ces attributs, il est, dit-on, incalculable ; toutefois, de ce nombre incalculable