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êtres. C’est peu. Outre ces propriétés générales (divines), il y a encore des propriétés qui distinguent les diverses personnes du même Dieu, bien qu’on n’ait encore rien dit de ce qu’est la Trinité ni de ce qu’est la personne de Dieu.

« Il est impossible de déterminer le nombre des attributs essentiels ou généraux de Dieu ; et l’Église, bien qu’elle nous donne une idée saine de Dieu, n’en énumère que quelques-uns. (« Dieu, dit-elle, est un Esprit éternel, tout bon, omniscient, souverainement juste, tout-puissant, présent partout, immuable, parfaitement content, infiniment heureux ») ; mais elle remarque en même temps que les attributs généraux de Dieu sont innombrables, car tout ce qui peut se trouver dans la révélation, par rapport à Dieu unique par essence, tout cela aussi constitue dans un certain sens les attributs de l’Être divin. C’est pourquoi nous-même, suivant en cela l’exemple de l’Église, nous nous en tenons à l’examen de quelques-uns de ses attributs, des principaux, qui caractérisent le mieux l’essence divine, renferment ou expliquent ses autres attributs moins saillants, et sont plus clairement désignés dans la révélation. » (p. 127).

« Les attributs de Dieu sont innombrables, c’est pourquoi nous ne parlerons que de quelques-uns. » Mais s’ils sont innombrables « quelques-uns » seront une partie infiniment petite ; on n’en peut donc pas parler. Or, la théologie raisonne autrement : « Non seulement de quelques-uns, mais des principaux ! » S’ils sont innombrables, comment donc y en a-t-il de principaux ? Tous sont infiniment petits. « Nous parlerons de ceux qui caracté-