Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(Col., i, 15 ; i, Tim., i, 17 ; Rom., i, 20) que nul n’a jamais vu (Jean, i, 18 ; comp. vi, 46), et en particulier que nul des hommes n’a vu et ne peut voir (i Tim, vi, 16 ; comp. Ex., xxx…, 18, 22). 4o Son corps est sujet à des changements : «Le Père de la lumière ne peut recevoir ni de changement ni d’ombre par aucune révolution. » (Jacq., i, 17). 5o Tout corps étant composé de parties, est sujet à la décomposition et à la corruption : « Dieu est le roi des siècles, immortel. » (i. Tim., i, 47) » (p. 119, 120).

N’est-il pas clair que Dieu qui voit tout, que Dieu qui parlait au milieu du feu sur le mont Horeb, qui n’a pas de limite, c’est-à-dire d’image, qui est immortel, n’est pas un esprit ? Il est évidemment nécessaire qu’on puisse parler de Dieu comme d’un être défini, du genre de l’homme ; mais il est nécessaire aussi d’en pouvoir parler comme d’un esprit, simple, incompréhensible. C’est toujours le même système. Dans tous les chapitres de ce livre, deux conceptions différentes sont sciemment fondues en une, afin, en cas de besoin, de se remplacer l’une l’autre, et par là de pouvoir unir mécaniquement les textes de l’Écriture et les embrouiller de telle façon qu’on puisse confondre des choses toutes différentes.

Après cela vient l’exposition de la doctrine de l’Église, et comme toujours ce n’est ni l’exposé du dogme, ni son interprétation, mais la discussion. La discussion s’agite entre les anthropomorphistes et les panthéistes. On prouve qu’il n’est pas vrai que Dieu est entouré de chair et en tout semblable à